mercredi 27 avril 2011

Le défi de l'histoire canadienne

J'ai de nouveau perdu le compte des livres. Je crois qu'on en était à 37.

Bon.


Livre n°38 : Amos
J'aime bien, Amos. Mon pasteur me l'avait recommandé. Je le trouve poétique, et il y a une histoire de fil à plomb qui me plait beaucoup. D'un autre côté, je commence à connaître la chanson : Israël pèche, Yahvé se fâche, puis Yahvé leur pardonne. Enfin si vous aimez la Bible, Amos est sympa, sinon, j'imagine que ça vous intéresserait pas.


Livre n°39 : Abdias
Bon, pareil, c'est un avertissement que le jour du Seigneur approche et que ça va chauffer. J'aime bien comment il écrit, et c'est très court. Je recommande.


Livre n°40 : Jonas
Ça on connaît : Yahvé ordonne à Jonas d'aller prophétiser à Ninive. Jonas s'enfuit en bateau. Il y a une tempête. Les marins jettent Jonas à la mer, qui se calme tout de suite. Un poisson, ou une baleine, avale Jonas, et le régurgite après trois jours. Jonas part enfin à Ninive et prophétise. Toute la population se repent. Yahvé pardonne à Ninive. Jonas est mécontent. Ça se lit vite, et on commence à avoir l'impression que Yahvé se calme. Dans Ezéchiel il était super fâché ; six prophètes plus tard, il est d'humeur plutôt débonnaire. Je recommande.


Livre n°41 : The Penguin History of Canada par Robert Bothwell, 2006.

D'un côté, c'est passionnant, car comment ne pas s'intéresser à l'histoire de son pays ? Et d'un autre côté, bon, c'est l'histoire du Canada, donc c'est quand même assez plate. L'hymne national nous dit que notre histoire est « une épopée des plus brillants exploits », mais je dois dire qu'on a du mal à en faire une liste. Et c'est bien pour ça qu'on est bien chez nous : il ne se passe pas grand-chose de mémorable.

Bothwell a un style agréable et clair et j'aime bien son sens de l'humour. Par exemple, il nous apprend que mon héros (de la politique canadienne, j'entends), Mackenzie King, « était toujours conscient qu'il buvait pour deux : lui-même et le Canada. » Et pour une fois, le livre est bien édité, il n'y manque pas de mots comme dans certains que j'ai lu pour ce défi. Par contre il peut être difficile de faire la part de son opinion. Il nous donne l'impression d'un Québec réac, sectaire, avare, obtus et violent, qui s'oppose à tout pour le principe. Par exemple, quelqu'un ayant demandé à Louis St. Laurent s'il ne pensait pas que le Québec s'opposerait à son projet de sécurité sociale, il répondit que bien sûr, et qu'on pouvait toujours s'attendre à ce que le Québec s'oppose à tout. On comprend mal, d'ailleurs, pourquoi le Québec s'oppose et en quoi ils sont censés être différents et avoir besoin de traitement spécial. J'aurais cru que justement, après avoir lu un livre d'histoire, j'aurais la réponse. Donc là, peut faire mieux.

Par contre, on comprend bien comment les partis marchent. Comme je vous avais cité l'autre jour, Bothwell croit comme moi qu'il ne s'agit pas d'idées mais simplement de l'alternance des partis au fil des scandales. C'est bien pour ça que nous autres Nouveaux Démocrates n'arrivons à rien : c'est que nous avons des idées. Et on se rend compte pourquoi il faut éviter les idées à la fin du livre, qui est juste après l'élection de Stephen Harper. Bothwell nous dit qu'il est trop tôt pour savoir comment il va tourner, mais que visiblement, son plan c'est de retourner aux années 30. Et en effet, ça paraît bien être son plan : se débarrasser de l'avortement, de la sécu, des droits du travail, j'imagine aussi du vote des femmes et de la liberté de pensée. Donc il valait mieux pour nous les gars sans idées qui n'y sont que pour la politique, qu'un gars avec des idées d'il y a un siècle.

Là où je suis d'accord, aussi, et comment ne pas l'être, c'est que Mackenzie King était le meilleur. On aurait dû lui faire un mausolée. En 2004, la CBC avait organisé un programme pour nommer « le plus grand canadien ». Je ne me souviens pas qui avait gagné ; je crois Terry Fox. A mon avis c'est bien simple, le plus grand c'est Mackenzie King, et le deuxième c'est Lester B. Pearson.

Un autre truc que j'aime bien dans ce livre c'est de retrouver des noms et des événements dont on se souvient, comme le softwood lumber, le referendum, NAFTA, Kim Campbell, et la GST. Evidemment on finit toujours par être assez vieux pour que nos souvenirs soient « l'histoire » et plus « les nouvelles », mais comme je ne suis pas très vieille et en plus canadienne de première génération, ça m'amuse encore pour le moment.

Donc, je recommande vivement ce livre aux canadiens. En matière de politique, c'est encore plus important que les schtroumpfs.

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